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Nous pouvons isoler une chose dans la nature en disant : « c’est une source jaillissante. » Un Apache formule cette phrase à l’aide du verbe ga : « être blanc » (propre, incolore, etc.). Avec le préfixe nô, il introduit la notion de mouvement de haut en bas : « la blancheur se meut de haut en bas ». Il ajoute ensuite le préfixe to qui signifie aussi bien « l’eau » que « la source ». Le résultat correspond à notre « source jaillissante », mais synthétiquement, nous obtenons « comme l’eau ou la source, la blancheur se meut de haut en bas ». Combien ceci diffère de notre manière de penser ! Ce même verbe, avec un préfixe qui signifie « l’endroit révèle la situation », devient gholga : « cet endroit est blanc, propre ; une clairière, une plaine». Ces exemples montrent que certaines langues disposent de moyens d’expression qui rappellent des combinaisons chimiques :
les différents termes sont pas aussi distincts que dans l’anglais, mais se fondent ensemble dans des produits synthétiques malléables. Des langues de ce genre, qui ne donnent pas une image de l’univers aussi distincte et objective que ne le font l’anglais et ses langues sœurs, démontrent la possibilité de nouveaux types de logique et de nouvelles images du cosmos.
1/ Vous avez le vertige. Allez en I.
2/ Pourquoi pas ? Allez en F.