éditorial – Dialangues n°0


Par Colette Valat – 1985

Pour un linguiste, toutes les langues sont parfaites, puisqu’on peut les traduire les unes dans les autres. Pour Mallarmé, elles sont toutes imparfaites, du fait même de leur pluralité. Et s’il n’y avait qu’une langue, Mallarmé est d’avis qu’elle se confondrait, pour nous, avec la vérité. (Octave Mannoni, “Un Mallarmé pour les analystes”, extrait de Travail de la Métaphore)

C’est dans le stage de Pâques 1985 à La Rochelle que le tout jeune Secteur Langue(s) a pris corps. Dans le sentiment de sa nécessité : il s’agit de construire en permanence un lieu de pratiques et de recherche, un lieu de confrontation et de production d’idées autour des problématiques de la langue. Au cours de ce stage, toutes les démarches se sont terminées par des phases de formulation écrite des idées : le sens naît dans les mots, c’est le travail, la discussion sur les mots, qui crée les idées neuves, celles qui transforment les mentalités et les pratiques. La revue Dialanques est une image de cette singularité du Secteur : la langue y est au cœur du sujet. La langue, ce réel qui n’existe pas. Elle est au cœur de tous les sujets : les sciences et les langues, la désignation et la construction du monde, le rapport au monde. La langue, outil de communication, ou activité symbolique dans laquelle le Sujet se construit lui-même en construisant ses Savoirs ?

Dialangues est le témoin de cette bataille d’idées que le secteur mène dans le champ des pratiques éducatives et de la recherche, Témoin des débats, des contradictions qui le font avancer, et relais indispensable pour permettre à chacun de prendre part à cette bataille, et de prendre parti.

Colette Valat