Rhône-Alpes
Le secteur Langue Rhône- Alpes est né il y a presque 4 ans du projet audacieux de l’un d’entre nous : un stage langues GFEN déposé au PAF de l’académie de Lyon courant 82.
Une situation d’urgence est créée, les inscriptions affluent.
Une hypothèse de départ :
L’éducation nouvelle c’est possible pour les classes de langue étrangère aussi… hypothèse pas encore clairement perçue par de nombreux adeptes de l’autosocioconstruction des savoirs, profs de langues y compris.
Un matériau de travail :
– les avancées du secteur lecture – écriture, adaptées à l’enseignement des langues.
– les recherches d’un secteur national langue embryonnaire, éparpillées aux “quatre” coins de l’hexagone.
Et une formidable envie… audace de s’en prendre à l’échec, particulièrement flagrant dans les classes de langues, en ouvrant les portes de l’imaginaire, la création, la production en langue, au travail de groupe, en recherche, à la pratique que projet.
Un premier stage en septembre 83 a lieu, au terme d’une année de recherches, d’avancées, premiers acquis et premières erreurs.
L’objectif de notre vétéran : sortir de l’isolement, est en partie atteint.
Et trois ans plus tard, le secteur dispose d’une réserve d’outils, de démarches, d’expériences portées par le petit groupe de militants que nous formons et forgeons autour de nos projets (-premier stage régional langues en novembre 84 -première puis deuxième publication d’Ouverture Langues – 3, 4, 5 stages en institution au cours de l’hiver 85-86 dans les académies de Lyon, Dijon, demain de Grenoble.
Des stages en Institution pour former, pour se former.
Les incontournables :
Réussir le démarrage d’un stage :Si nous commencions un stage, il y a trois ans, en déconstruisant (vécu et analyse d’un cours de langue traditionnel dans une langue rare) en plaçant les stagiaires dans une situation riche mais déstabilisante, nous avons pris le parti depuis le Stage d’avril 85 à St Etienne de faire vivre la réussite dès de premier jour.
Les personnes intéressées par les intitulés de nos stages (“apprendre les langues en cherchant, pour la réussite de tous”) sont désireuses de rénover leurs pratiques pour les faire réussir mais manquent singulièrement de confiance en leurs capacités à innover et à inventer des pratiques de réussite.
Quelle meilleure mise en confiance en elles même que de les faire réussir dans des domaines insoupçonnés, les faire parler, écrire, faire rire dans une langue inconnue, inventer et interpréter des chansons…
Pas de transformation des pratiques sans pari philosophique sur les capacités infinies de tous et d’abord de soi-même.
Pas de stage réussi (c’est-à-dire porteur d’envie de ruptures) sans bataille d’idées sur le TOUS CAPABLES comme condition première et moteur de la réussite dans nos classes.
L’autre incontournable de notre pratique des stages en Institution vécu par nous comme un défi : l’unité du couple Théorie-Action… c’est à dire la préparation de cours et leur réalisation dans des classes, leur évaluation à partir de rapports d’observation dont les grilles ont-elles-mêmes été produites par les stagiaires.
Deux jours c’est court pour transformer ; c’est assez pour donner envie d’essayer.
Véritable projet des stagiaires (matériaux apportés par eux) ce passage à la pratique constitue un moment fort dans les stages que nous avons animés.
Il s’agit de vérifier une série d’hypothèses (mise en recherche, travail de groupe, travail de production de langue…) et d’en mesurer aussi les limites et les imperfections (Contenus conceptuels souvent trop ”légers”).
En partant de ce que font les gens, on prend le risque de ne pas faire la preuve du”tous capables” (du moins avec tous les groupes).
Nous pourrions les “aider” à mettre en place des situations bien rôdées, à l’effet certain, du prêt à porter OPEN en somme.
Nous assumons le risque de ne pas prouver à tous les coups le “Tous capables”. A nous d’animer avec efficacité les plages de préparation, ainsi que les plages d’évaluation, là où se joue la formation : apprendre à mettre en place des situations motivantes et savoir en apprécier par avance les effets. Il nous reste sur ce plan-là à progresser pour faire de ces plages des champs de réussite irréfutables.
Des stages en évolution en défi à ses propres limites.
La nouveauté du stage d’avril 85, c’est d’avoir été suivi d’un stage-projet en octobre de la même année (la moitié des stagiaires se réinscrivent au stage GFEN du PAF suivant).
La nouveauté du stage projet c’est d’être conçu lui—même comme un projet.
Les stagiaires sont engagés à mettre en place dans leur classe des projets dont l’évaluation, l’analyse serviront entre les sessions d’octobre et celle de décembre de matériau de travail (15 participants aux 2 réunions de travail de la deuxième session).
Un stage où les stagiaires ont été plus que des acteurs de leur apprentissage : des responsables de leur stage.
Pari tenu : un réseau de classes en projets est tissé, mais au prix de quels efforts…!
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Optimisme béat ?
Les pratiques de l’éducation nouvelle sont encore des gouttes d’eau dans l’océan de la formation mais quand les stages bousculent, donnent du punch, envie d’inventer comme le disent et l’écrivent les collègues à l’issue de nos stages, ça se sait et ça pourrait bien faire des vagues… ou, donner du punch, ça ne suffit pas.
Le problème auquel nous nous heurtons c’est de faire passer le court terme (3 jours de formation dans le cadre institutionnel) dans le long terme : retrouver les gens dans le cadre du secteur langues ou de tout autre projet de transformation.
L’énergie déployée dans ces stages n’est pas totalement payante. Nous formons des relais au nombre insuffisant, inférieur à l’influence de nos
idées, Nous trouvons des éléments de réponse mais, pour l’essentiel, nous sommes en recherche… sur le terrain de nos propres pratiques, nous voici arrivés au terme de 2 ans, voire 3 ans, d’expérimentation. Il est temps pour nous de juger aussi de l’effet de nos pratiques sur le long terme pour les rendre encore plus opératoires.
Colette CASTELLY
UN STAGE REGIONAL LANGUES
(Français et Langues Etrangères)
En POITOU-CHARENTES à POITIERS
Samedi 22 Dimanche 23 MARS 86
Les Secteurs Langues et Poésie-Ecriture organisent des stages en parallèle et, quand leurs problématiques se croisent, ils font la plage ensemble (!) [Samedi soir]. La langue, c’est la création permanente.
Héritier du stage national langues de 85, le secteur régional articule les dernières démarches Tous capables en Langue(s), une démarche pour explorer le concept de langue, et la création de nouvelles démarches dans la région (langue et société, …).
LORIENT
Lorient. Novembre 85.
Intervention du Secteur Langues dans un stage – deux week-ends consécutifs – dont le but est la mise sur pied, à l’initiative d’une maison de quartier, d’un groupe d’alphabétisation, et le public très divers, puisque réuni grâce à une petite annonce passée dans le journal, des gens dont le projet est à la fois généreux et très personnel, très individuel même, puisqu’à l’issue du 1er week-end on en est à se demander comment se partager à 15 les 15 stagiaires inscrits pour alphabétisation, qui veulent démarquer de leur passé scolaire et restent en même temps prisonniers de modèles fortement intériorisés, et de l’idée prégnante que les alphabétisé(e)s (en majorité des femmes) sont des handicapé(e)s de la culture.
Comment ne pas reproduire avec des adultes les conditions qui à l’école provoquent l’échec ?
Comment débusquer l’hydre de la charité bien-pensante et faire viser la rencontre et le choc créateur des cultures, passer du projet d’assistance au projet social conçu et mené par un groupe ?
Nous sommes déjà porteurs de multiples cultures, tous imprégnés des langues et des cultures de nombreux peuples du monde.
Dieu a parait-il envoyé les langues aux hommes pour les punir d’avoir commencé à construire une tour qui allait les mener jusqu’à lui.
Grâce à l’existence des ZUP, à tous les projets Vivre ensemble, et au secteur langue(s) du GFEN, l’humanité peut envisager de reprendre la construction de la tour. La malédiction est enfin conjurée. Les langues des autres ne nous font plus peur. J.P
Sommaire du N°0
Editorial, par Colette Valat
La Rochelle, rampe de lancement, par Pierre Valat
Paroles de stage !, par Catherine Hocquard
Au pied de la lettre, par Serge Le Guen
Et l’homme créa le verbe, par Joelle Picard
Lire en allemand ou les stratégies du désir par martine Roy
I got this dream, j’écris, par Joëlle Picard
Les savants sont-ils des thermomètres ?, par Jean-Claude Marot
On va pas discuter les mots, par J.P
Attention, grammaire : sens interdits, par Colette Vallat
La gitana de Jaén, par Colette Castelly
La réussite en actes, par Alain Pastor
Jusqu’à quand seront-ils trop jeunes pour grandir, par Christiane Mornettas
Canarduck, par Guillaume Picard
STAGE NATIONAL
du SECTEUR LANGUE(S)
Pâques 86
à Pont-Evêque
(ISERE)
Le Secteur Langue(s) organise à Pâques 86 son deuxième stage national. Dans toutes les régions de France les recherches avancent, vivantes, diverses, de nouvelles questions se forment. La Rochelle 86 a été un lieu de confrontation et de mûrissement des problématiques, d’où sont sorties des démarches neuves et des pistes fécondes pour l’invention quotidienne des pratiques de classe.
pré-stage 30-31 Mars |
stage 1-2-3 Avril |
Cette année, la possibilité de préparer une Université d’Eté centrée sur le savoir et les pratiques va nous contraindre à interroger sans concessions et formuler de façon très claire la nature des ruptures engagées sur le terrain qui est le nôtre.
Rien de plus global que la pratique d’une langue, rien de plus intime et de plus personnel que la parole et l’écriture, et pourtant rien de plus social ! Il y a fort à parier que dans nos réflexions sur le savoir il sera beaucoup question de quête d’identité.
Sommaire du N°1
– Editorial, par Joëlle Picard
– Un jour pourtant, par I.Diaz, J. teixeira, M.A Auvigne, M. Salmon
– Accent(s) tu hais, Accent(s) tu seras, par J.P
– Traduis-moi une histoire de mon pays, par Odile Belkeddar
– Era una volta: Io, par Michèle Molle
– A vos marques ! Prêts ? Partez ! par Claudine Auriaut
– Les éclats d’âme de la matière, par Colette Valat
– La grammaire est dans le jardin, par C. Hocquard, M. Retaillau
– La meilleure façon de dire, par Colette Castelly
– Diagloto, par Guillaume Picard
MIDI-PYRENEES
Préparation du 1er stage du secteur Langue(s) dans les régions Sud-Ouest et Midi-Pyrénées.
Ce stage correspond à notre analyse de la nécessité pour le Secteur de s’implanter, autant au niveau de l’institution qu’en dehors, dans les régions où il n’est pas encore apparu.
Nous avons donc décidé d’agir, dans un premier temps sur les deux régions les plus proches de notre lieu d’exercice, et de ne viser qu’un public de professeurs de langues vivantes étrangères. Cependant nous n’avons pas pu étant donné le moment où nous avons pris la décision définitive de le mener nous insérer dans les calendriers régionaux, ce qui représente un problème quant à la participation de personnes impliquées dans les activités du mouvement et contraintes de faire des choix.
En finir avec l’échec dans l’enseignement des langues vivantes. Elèves coulés dès la fin du premier trimestre, professeurs désespérés par la vanité de leurs efforts, et toujours au centre, le doute qui se change en certitude, qu’il y a des gens à qui il est inutile d’enseigner les langues. L’intelligence humaine, le pouvoir humain de création, rabaissés au rang des verrues ou, si vous préférez, des grains de beauté : en avoir ou pas.
La grille et le tract du stage ont donc été construits dans la perspective de fournir immédiatement de l’optimisme, sous la forme de nouveaux regards à porter sur l’enseignement des langues et de pistes de travail concrètes, d’outils à emporter tout de suite :
– EXPLO-LANGUE : un atelier d’exploration du concept de langue, bâti à partir de textes divers qui parlent de la langue, pour choisir ses partis-pris, multiplier les chemins d’accès à une théorie opératoire de la langue.
– Une langue n’est pas une somme de vocabulaire et de structures, mais un personnage qu’on endosse et qui transforme.
– La seule façon d’entrer dans ce personnage est de produire tout de suite : jouer avec les mots des autres pour créer sa propre façon de dire. (Atelier multilangues d’écriture de chansons)
– Pillage de démarches déjà existantes : imiter pour comprendre, comparer, transformer, avec pour objectif “Demain ça va changer dans mes classes !”
A l’heure où Dialangues sera mis sous presse, le stage n’aura pas encore eu lieu : il doit se tenir les 8 et 9 février à Fumel (47). Nous souhaitons qu’il contribue à créer des réseaux d’échanges de pratiques, de travail, d’écriture, et qu’une fois de plus le formidable pouvoir de création et d’organisation du GFEN mis à la disposition de tous renverse les fatalités de l’échec et donne à partager ses paris sur l’homme : c’est le sens de notre engagement dans le secteur Langue(s).
Martine Steinmetz
Colette et Pierre Valat
Sud-est
Propositions d’Action de Formation
Par Aix Marseille 86/87
Stage La LANGUE/LES LANGUES
Personnels concernés : Les enseignants de langue vivante, français, et/ou équipes interdisciplinaires d’établissement (tous personnels).
Contenu :
OPTION A
La langue outil de communication ou activité complexe, dans laquelle la personne se construit elle-même en construisant ses savoirs ?
La langue comme occasion d’analyser et de multiplier les stratégies de lecture : donner du sens à la langue.
OPTION B
La production en langues (français, langues secondes). Vivre des situations de production…
a) écrite : avec les outils du récit ou du conte.
b) orale : le jeu de rôle et ses enjeux. Produire ou reproduire ?
… pour en inventer d’autres pour la classe.
OPTION C
Le rapport à la langue/ aux langues : savoir pourquoi je parle.
La langue comme savoir constitué ? Interroger la notion de modèle.
Nos représentations mentales de la langue/ des langues.
Le statut de l’erreur en langue. Les notions de recherche et de création “je cherche, donc je créé”.
Chaque option correspond à un stage de trois jours.
LE CITOYEN DE DEMAIN
ET LES LANGUES
La dimension politique de l’apprentissage des langues.
Dossier exhaustif des interventions au co1loque de Cerisy (septembre 84) à propos d’un domaine englobant les langues régionales, celles des minorités immigrées et les langues étrangères.
1- Rapport entre langues et société : facteurs sociaux et politiques qui déterminent le choix des langues en secondaire ; langues nobles et langues dévalorisées ; plurilinguisme ; attitudes de l’idéologie dominante et des différents publics envers ces questions.
2- Les choix philosophiques concernant le langage, code neutre, répertoire de formes ; ou activité intellectuelle, construction de sens, système de représentation ?
3- Les choix en matière d’enseignement des langues : quel type d’apprentissage, au service de quels types d’objectifs ?
Langue découpée et cataloguée en fonction de besoins supposés ; acquisition d’une cinquième compétence : l’autonomie ? Conscience de son identité à travers de l’approche d’une langue étrangère.
S’adresser à l’Association des Professeurs de Langues Vivantes de l’Enseignement Public (APLV), 19 rue de La Glacière, 75013 PARIS