Ce stage a été consacré à l’analyse et à la construction de pratiques de réussite, avec une articulation particulière sur la réflexion menée en ce moment dans tout le GFEN autour des termes de “recherche libre créatrice”, d’“auto-socio-construction du savoir” une réflexion qui est la nôtre depuis un certain temps déjà.
Le premier matin, en travaillant à partir de situations de travail menées en classe, de questions ou d’observations parfois très précises, nous avons essayé de cerner les processus de la recherche, d’analyser les moments où les élèves ou nous-mêmes étions en situation de recherche, ce qui en constituait les moteurs, les aspects qu’elle pouvait prendre, les signes qu’elle se donnait.
Y a-t-il contradiction entre les termes de recherche libre créatrice et d’auto-socio-construction du savoir, conçue comme démarche où l’enseignant décide des consignes de travail et du contenu de savoir à s’approprier ? Le rôle des contraintes décidées par le maître qui domine dans ce dernier cas semble être le principal point d’opposition. Cependant il convient de ne pas se limiter à cette analyse d’apparence. On peut observer combien, par exemple, le rôle des affiches, qui figent le travail dans un moment donné, est important pour créer, ranimer et même éclairer la dynamique de recherche parce que toute recherche libre a besoin de ces étapes-là. Le problème posé par le choix du contenu de savoir à étudier est celui de la dispersion inévitable des directions de la recherche menée par les différents groupes, qui va aboutir à des quantités de savoirs nouveaux mais différents les uns des autres, ce dont il nous faut tenir compte, avant ou après : “le problème, c’est de bien viser autour”. Ce qui se pose ici, c’est en particulier la question de la grammaire, ou de tout programme composé d’un découpage de savoir. Nous avons poursuivi le travail l’après-midi par un atelier de recherche en grammaire : l’aspect, c’est-à-dire l‘utilisation des formes verbales sous un autre regard que celui du temps, à travers les* approches de quatre langues différentes. Notre objectif, construire une démarche pour adultes destinée à transformer le regard que l’on porte sur la grammaire mais surtout sur la langue. Derrière cette notion d’aspect, plutôt que de substituer une théorie grammaticale à une autre, nous avons privilégié de lire le rapport du sujet à sa langue, la prise de parti que suppose (tout acte de parole, et que cette notion d’aspect éclaire d’une façon particulière . La recherche est toujours en chantier sur ce sujet.
Le lendemain nous avons travaillé dans la perspective de l’écriture pour la revue. D’abord par interviews, puis dans un “atelier plaquette” ; je tiens à souligner l’efficacité du dispositif. Chacun écrit dans un temps limité, puis tous les textes sont rassemblés sur une table, ou chacun va les lire, les commenter par écrit, en leur renvoyant des interrogat1ons, auxquelles les auteurs répondront toujours par écrit, et ainsi par étapes successives jusqu’à l’écriture finale et publiable. C’est de cet atelier que sont sortis plusieurs des textes publiés dans ce numéro de Dialangues écrits à l’intérieur de ce questionnement collectif qui contribue à faire avancer chacun.
De la sorte, l’après-midi a été consacrée à un collectif de rédaction des deux numéros de Dialangues à venir, le premier autour de la grammaire, le suivant autour du thème de l’étranger.