Le Forum Social Mondial de Tunis de mars 2013, dans la suite des révolutions de 2011, s’est placé sous le signe de la dignité.Le LIEN a proposé à cette occasion un atelier-conférence de 2 heures, baptisé Conférence auto-socio-construite, sur ce thème.
Une dignité : parler publiquement dans sa langue
La première dignité, dans une réunion publique, est le droit pour chacun de s’exprimer et d’être entendu dans sa langue, et de participer avec sa langue à la construction collective du concept. Le dispositif proposé se fonde sur un parti pris théorique qui dissocie du concept de compréhension, aisément confondu avec une compréhension individuelle immédiate, le processus collectif de l’interprétation.
Sur les murs de la salle nous avions affiché le texte d’une définition de la dignité signée du Sous-Commandant Marcos et traduite en plusieurs langues par des locuteurs “natifs”.
La Dignidad no se estudia, se vive o se muere, se duele en el pecho y enseña a caminar. La Dignidad es esa patria internacional que, muchas veces, olvidamos.
Desde las montañas del Sureste mexicano. Subcomandante Insurgente Marcos – 1995.
Elle reflète l’importance donnée par les Mayas des Chiapas aux luttes culturelles et symboliques.
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Ce texte peut servir de base pour un atelier d’écriture, un jeu de memory, un tri de langues…
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L’exposition installe le contexte et pose les bases de l’autorisation que le groupe va donner à la présence et à l’interaction des langues de tous, sans passage par des traducteurs.
L’animation est en français et un peu en anglais, les consignes sont données en français et en anglais.
Dignité à l’école : l’histoire de Gianni
Erwan a commencé par raconter, en français puisque c’est sa langue, l’histoire de Gianni, une histoire qu’il avait lue dans un livre : Lettre à une maîtresse d’école, par les enfants de Barbiana. C’est l’histoire d’un enfant que l’école rejette parce qu’il est mauvais en orthographe et ne parle pas la langue comme il faudrait. Une personne s’est levée en disant (en anglais) qu’elle s’était trompée, qu’elle ne pouvait pas rester parce qu’elle ne parlait pas le français. Il était Danois. Nous lui avons rappelé (en anglais) le pari qui était le nôtre et il est resté.
Interpréter l’histoire de Gianni :
En petits groupes, chacun va exposer ce qu’il a compris de l’histoire qui a été racontée, et comment il la comprend. Dans la langue de son choix. Le groupe a pour mission de rendre claires toutes les interprétations et d’en construire un questionnement qui sera rapporté au grand groupe. Les rapports sont faits, ainsi que la brève discussion qu’ils entraînent, en français ou en anglais, avec des interventions possibles dans toute langue.
Écrire à Gianni :
Suite à la discussion, écriture individuelle d’une lettre à Gianni, le petit exclu.
Affichage et Lecture orale des textes dans toutes les langues
Préparation collective en petit groupe d’une intervention à la tribune. C’est le moment de “conférence”, où la conférence est faite par le groupe à travers ses porte-parole.Un accroissement de dignité pour tous : penser ensemble
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