Nos démocraties libérales s’appuient, pour assurer leur propre reproduction, sur des systèmes éducatifs, qui s’enorgueillissent à juste titre de scolariser tous ou presque tous les enfants, et sont de ce fait en grande partie responsables de la formation des mentalités . Aujourd’hui, on peut postuler un lien entre les pratiques dominantes de l’Institution scolaire et la montée des idées fascistes, du racisme, et plus généralement de la dépolitisation des consciences, qui conduit un grand nombre de personnes à se laisser aller à des votes dont le sens nous échappe, à contre-courant des nécessités historiques et des leçons de l’Histoire.
Au nom de la démocratie, ce sont l’esprit de compétition, le pilotage des enseignements et des savoirs par l’évaluation plutôt que par la science, l’esprit de fatalité et de résignation que cultive une école de l’échec et de l’exclusion progressive de presque tous au bénéfice de quelques-uns. En fond de tableau, le monolinguisme militant de l’école et l’exclusion des langues et cultures populaires du champ du savoir.
Les luttes politiques, syndicales, associatives dans leur ensemble sous-estiment l’importance de ce terrain de conquête des esprits que sont l’école, la langue, la qualité de la relation au savoir qui s’y établissent et s’y cultivent. L’extrême-droite l’a compris, qui multiplie les initiatives de contrôle des pratiques pédagogiques des enseignants. Mais barrer la route à l’extrême-droite ne suffit pas. Ce moment de crise est l’occasion pour les éducateurs, les partis, les syndicats, les intellectuels, les artistes, les associations, de s’interroger sérieusement sur l’ignorance, voire le mépris, dans lequel leurs Institutions les amènent à considérer l’intelligence des classes populaires.
L’Éducation Nouvelle revendique s’être créée en 1920 contre la fatalité des guerres et pour l’éducation de citoyens actifs, épris de paix, conscients de leurs capacités collectives et de leurs pouvoirs de penser et d’agir. Ce mythe fondateur dit l’attachement des Mouvements d’Éducation Nouvelle et d’Éducation Populaire à la nécessité d’une vigilance critique citoyenne à l’égard des pratiques scolaires et des théories de l’éducation. Toute éducation est politique. Toutes et tous capables : le savoir est l’affaire de toutes et de tous. C’est aux conditions concrètes de ce partage que nous travaillons.
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