Contribution de Luc Bonet, professeur de catalan au lycée Aristide Maillol de Perpignan, formateur à l’IUFM
Colloque populaire de l’anthropoglossophilie – Festa des langues
Perpinyà / Perpignan 18, 19, 20 mai 2007
Controverse scientifique publique : « Quel besoin avons-nous des langues des autres ? »
Si on admet avoir besoin des autres, alors on a besoin aussi des langues des autres :
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Pour communiquer avec eux,
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grâce à une compétence passive, pour les comprendre,
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grâce à une compétence active, pour leur écrire et pour leur parler
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Pour se cultiver grâce à eux
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en accédant à de nouvelles parcelles de la richesse universelle,
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car chaque langue est le reflet d’une vision particulière du monde
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Pour mieux se construire individuellement
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car chaque langue, porteuse d’altérité, permet à chacun de se décentrer,
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car la/les langue/s de l’autre éclaire/nt d’un jour nouveau celle/s qui nous est/sont propre/s
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Mais
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Si l’individualisme prime plutôt que la solidarité,
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Si la consommation l’emporte sur l’action,
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Si la pluralité se réduit à la juxtaposition d’individualités,
les langues des autres ne sont plus :
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qu’outils de communication froide,
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sans enrichissement culturel,
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ni invitation à l’introspection.
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Alors,
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pour faire des langues des autres un levier du développement personnel, dans un monde solidaire,
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reconnaissons et valorisons d’abord les individus et les groupes dans leur pluralité linguistique originelle,
afin que les diglossies
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langue régionale / langue nationale
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langue minoritaire / langue majoritaire
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langue de l’immigration / langue de l’intégration
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langue de la famille / langue de l’école
etc
ouvrent la voie d’une réelle compétence bilingue et plurilingue.