Petits chaperons rouges du Nord


Le petit chaperon rouge dans les neiges du Grand Nord : où le loup ouvre sa gueule, en cinq langues du Nord de l’Europe. En suédois, (2 versions), sami (samegillii) (2 versions), estonien, finnois, allemand. Cette collection de documents a été utilisée pour des ateliers de lecture-théâtre multilingues. Voir dans le Sévigné, Journal d’une classe d’accueil, ou encore l’article de Joëlle Cordesse, “Le Corps-langue : mobiliser/immobiliser le langage” publié dans la revue belge de l’Association Lire-Écrire Le Journal de l’Alpha n°172, L’Oral.

extrait

Lire pour voir, parler pour entendre !

La perception, ça se construit. En témoigne cet atelier inspiré d’une pratique de classe de Véronique Busson, membre du groupe et enseignante en classe d’accueil d’adolescents étrangers non-francophones nouvellement arrivés en France. Il s’agit de comprendre un dialogue écrit en le théâtralisant. Le dialogue du Petit Chaperon Rouge et du loup est suffisamment connu dans le monde et suffisamment reconnaissable pour faire identifier le conte à l’écoute, même dans une langue totalement inconnue et relativement hermétique, ici le sami du Nord (langue de Laponie). Après cette écoute, l’oreille s’est un peu ouverte à la possibilité de s’intéresser à une musique et à des sons étranges et à y trouver du sens. Sur ce début de complicité, l’atelier enchaîne avec quelques exercices de théâtre : déambuler tous dans la pièce avec une démarche de loup, avec une démarche de petite fille… grommeler tous avec la grosse voix d’un loup, pépier avec la voix fluette d’une petite fille. Nous choisissons d’abord notre texte, parmi différentes versions de ce même dialogue en différentes langues du Nord : suédois, estonien, finnois, sami. La tâche suivante est de se préparer à jouer en chœur un des deux rôles, sachant que, lors du jeu, qui sera improvisé, les deux rôles seront tenus par deux groupes différents dans deux langues différentes !! Au début, dans une « lecture » silencieuse et anxieuse, nous ne distinguons rien, que des lettres les unes à côté des autres, regroupées en paquets qui forment des mots indistincts et confus. Mais le temps de préparation est bref, et très vite nous répétons, en groupe, le dialogue. Au fur et à mesure des répétitions, nous avons la surprise de voir se dessiner des reliefs dans le texte. Des groupes de mots se répètent, bien sûr, mais que notre œil ne distinguait pas spontanément avant la mise en action de la voix et du corps. C’est portés par les personnages et leurs voix que nous avons vu émerger le texte de cet assemblage hermétique.

 

Lire ou télécharger ici en .pdf l’article complet de Joëlle Cordesse paru dans le Journal de l’alpha  parole-lire-écrire-09-09.pdf (593 téléchargements)

 

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