Joëlle Réthoré, de l’estrade aux planches


Joëlle Réthoré, de l’estrade aux planches

une vie de langage

“Caminante, no hay camino,

Se hace camino al andar.” (A. Machado)

Ou comment je suis passée des salles de cours de l’université à des lieux d’expositions variés (chapelle, cloîtres, galerie, musées, château de vin, conservatoire de musique), par amour du langage, et par amour du discours aussi !, dans la fraîcheur toujours renouvelée du hic et nunc dans lequel toute parole est inscrite, historiquement et émotionnellement.
(Arles-sur-Tech, 23/09/2016) http://Abordage aux confins du connu et de l.dotx)

Linguiste et sémioticienne, j’ai passé une bonne partie de ma vie professionnelle à sonder les secrets de cette complexité inaliénable qui fait, comme le dit le logicien C. S. Peirce, que, à tout moment de notre vie, nous sommes la totalité de notre langage, que l’étude et l’expérience de vie ait contribué à l’enrichir, ou pas…

Une fois sortie de l’université, il m’a été proposé de contribuer à créer un collectif artistique, qui ferait une place aux échanges intellectuels centrés sur l’art et l’altérité. C’est sur cette base que naquit, en 2014, le collectif artistique Dérives de raison (cf Youtube), qui déroula ses répétitions et ses spectacles dans le respect absolu des propositions de ses six membres, sans mises en scène ni contenus importés, ni orchestrés par quiconque au sein du groupe.

Arrivèrent l’automne 2018 et les revendications des Gilets Jaunes, qui firent émerger chez moi un concept également applicable à une valeur fondamentale de Dérives de raison , celui d’assertion collective, autrement dit un discours assumé par l’énonciateur, dans l’acceptation de la diversité des points de vue et fondé sur le respect de soi et des autres.

 

textes de Joëlle Réthoré, extraits de Le Socle et la gravitation, Joseph Maureso,  Joëlle Réthoré,   éditions Paraules, septembre 2020.

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